VOIR GRAND POUR LES PETITS

 

PAMELA TUCKER

OPTOMETRISTE

La Dre Pamela Tucker pratique l'optométrie dans la capitale auprès de clients de tous les âges, tout en travaillant de façon bénévole à l'avancement de la détection précoce et au traitement des problèmes visuels des enfants de Terre-Neuve-et-Labrador.

Pamela Tucker a grandi à Gander auprès de parents unilingues anglophones désireux de donner en héritage à leurs enfants la connaissance du français et la découverte d'autres cultures par le voyage. Mission accomplie... Après l'obtention d'un baccalauréat en anglais et en biologie à l'Université Memorial, elle traverse l'océan pour étudier en optométrie en Angleterre. Pourquoi ? « Pourquoi pas ! », répond-elle en riant.

Devenue optométriste, elle travaille deux ans à Londres avant de s'établir pour de bon sur son île natale. « C'était clair que j'allais revenir. Mon cœur est ici », dit-elle. À son retour, elle passe sans problème les tests d'accréditation de son ordre professionnel, la formation des optométristes en Angleterre et au Canada étant pratiquement la même. Une condition de leur pratique

est toutefois fort différente.

« Là-bas, les examens de la vue pour les enfants et les aînés sont couverts par le régime d'assurance-maladie public. Au Canada, la couverture varie selon les provinces et territoires. Terre-Neuve-et-Labrador est la seule province qui n'offre aucune couverture publique pour les examens optométriques des enfants et des aînés », déplore la Dre Tucker. Les impacts de cette absence de gratuité pour les petits la préoccupent grandement.

DÉTECTION PRÉCOCE

Au Canada, 85 % des enfants entrent à la maternelle sans avoir eu d'examen des yeux. Or, la recherche indique que 25 % des enfants ont des problèmes visuels, souvent non détectables par les tests de base prodigués par les infirmières scolaires. « Ces tests permettent de mesurer l'acuité visuelle à distance et le strabisme, par exemple, mais ils sont insuffisants », souligne la Dre Tucker.

L'hypermétropie, par exemple, qui compromet la vision rapprochée, n'est pas détectable par ces tests de base. « Les enfants qui en souffrent développent des façons de s'accommoder, mais s'ils forcent leur vision, ils vont être fatigués et auront de la difficulté à se concentrer.

Il est possible que ces enfants ne veuillent pas travailler et que leurs comportements soient mal interprétés », illustre l'optométriste.

« Si les problèmes visuels de ces enfants ne sont pas bien identifiés et corrigés, ils auront des difficultés d'apprentissage qui seraient simples à éviter s'ils avaient accès à des examens de la vue et à des soins optométriques en bas âge », souligne la Dre Tucker. Elle a donc fait de la sensibilisation à l'importance de la détection précoce des problèmes visuels chez les petits sa « cause », notamment en siégeant sur le Children's Vision Committee - le comité de la vision des enfants de la Newfoundland and Labrador Association of Optometrists (NLAO).

« Tous les petits devraient avoir un premier examen de routine entre 6 et 9 mois, un autre entre 2 et 3 ans, puis un autre juste avant de commencer l'école. Par la suite et jusqu'à la fin du secondaire, un examen annuel est recommandé », résume l'optométriste aujourd'hui maman de trois jeunes enfants. « Les petits ont aussi besoin d'un examen professionnel parce qu'ils ne savent pas qu'ils ont un problème : ils assument que tout le monde voit comme eux », ajoute-t-elle.

Avant la naissance de son premier bébé, la Dre Tucker tenait clinique une fois par mois à Labrador City. Le mot de sa maîtrise du français s'est rapidement passé dans l'ouest du Labrador et à Fermont. Aujourd'hui, elle pratique uniquement dans la capitale, mais continue de servir des francophones, notamment de Saint- Pierre et Miquelon, ainsi que des parents et enfants dont plusieurs fréquentent l'école des Grands-Vents.

 

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